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ces simulacres guerriers un souvenir de l’enlèvement des Sabines.

Il existe une autre espèce d’airs et de chansons populaires, mais d’un caractère tout à fait religieux : on les appelle kolinde. La veille de Noël et du nouvel an, des troupes d’enfants parcourent les villes et les villages, et s’arrêtent devant les fenêtres des maisons pour chanter divers cantiques, consacrés par un usage immémorial, tels que les Fleurs merveilleuses (Florile dalbe), la Charrue (Plugul), etc. Ce sont les noëls de notre moyen âge.

Des trois séries de chants populaires que le zèle pieux de M. Alexandri a sauvés de l’oubli, la première seule, les Ballades, a pu être mise en ordre et publiée jusqu’à présent. Ce sont ces mêmes ballades qu’il entreprend aujourd’hui de faire connaître à notre pays, après les avoir transcrites lui-même de leur idiome natal dans cette belle langue française que les enfants de la Roumanie apprennent à parler dès le berceau.


V


Je ne m’étendrai pas sur le mérite littéraire de ce recueil. C’est au lecteur à en juger. Pour moi, quoique j’aie rencontré rarement quelque chose