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faire cause commune avec les Hétairistes, son alliance avec les Turcs, inaugurèrent pour les Principautés une ère et une politique nouvelles. L’ennemi n’était plus au-delà du Danube, il était au-delà du Pruth. C’est alors que la Turquie, victorieuse de l’insurrection, soit reconnaissance envers les Roumains, soit meilleure entente de ses intérêts, enleva aux Phanariotes le gouvernement des Principautés, et rappela les princes indigènes.


III


Il faut bien reconnaître aux Grecs une aptitude et un goût naturels pour les études libérales. Vers le milieu du dix-septième siècle, un mouvement littéraire assez prononcé se manifesta dans les Principautés. Mais ce mouvement, secondé habilement par les princes Phanariotes et par quelques éminents professeurs venus la plupart du dehors, tels que Néophyte, surnommé Capsocalybite, Rhigas, Lambros Photiadis, Néophyte Doukas, Chrestaris de Janina, Benjamin de Mitylène, fondateur de l’école de Cydonie, était dirigé dans le sens exclusif de la nationalité hellénique, dont il préparait sourdement le réveil. La langue et la littérature grecques étaient seules enseignées dans les écoles et dans les maisons des boyards, et tandis que les nobles et les lettrés affectaient de