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XXII

CONSTANTIN BRANKOVANO 74


Le vieux boyard Constantin Brankovano était un prince chrétien dont les immenses trésors avaient excité la cupidité des ennemis ; mais en vain ceux-ci avaient-ils cherché à le perdre !

Voici qu’un jeudi, jour fatal pour la vie du prince, aux premières lueurs de l’aurore, Brankovano se leva de son lit, plongea sa figure dans la fraîcheur de l’eau, et après avoir adressé de longues prières à Dieu, se mit à la fenêtre de son château.

Mais à peine eut-il jeté un regard dans la plaine que, saisi de terreur, il courut réveiller ses trois fils et leur dit : « Oh ! mes enfants bien-aimés, quittez les douceurs du sommeil, levez-vous et apprêtez vos armes ; le pacha