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Serrait sa ceinture par-dessus,
Puis vers le mourgo se dirigeait :

— « Holà, dit-il, mon petit mourgo,
« Que ne peux-tu, mon brave chéri,
« Faire encore dans ta vieillesse
« Ce qu’étant jeune tu faisais ! »
— « Voilà ma crinière, saute sur mon dos,
« Maître, et tiens-toi ferme,
« Ma vieillesse te fera voir
« Ce qu’étant jeune je valais. »

Lors rapidement Toma se mettait en selle,
Et se lançait à la poursuite de Mané,
Criant sans cesse et toujours :

— « Holà hé ! mon petit Mourgo,
« Holà ! mon brave chéri,
« Allonge-toi sur la route,
« Couche-toi comme l’herbe des champs
« Au souffle des aquilons. »

Le mourgo partit à grande carrière,
Si bien que Toma aperçut Mané
Et lui cria de loin, en courant :
– « Tu m’as frappé comme un brigand,
« Tu t’es enfui comme un lâche !
« Mais si tu tombes entre mes mains,
« Ta Vie sera courte, crois-moi ! »

Mané tremble et se jette de côté,
Mais Toma l’atteint bientôt