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mise de toile grossière serrée à la taille par une large ceinture de cuir, jusqu’aux sandales qui chaussent ses pieds, tout vous rappelle les figures sculptées sur les bas-reliefs de la colonne Trajane.

Quand les invasions devinrent moins fréquentes, et que le flot de la Barbarie se fut écoulé, les réfugiés redescendirent dans la plaine, s’y étendirent peu à peu, et finirent par fonder, en 1290, sous Radu, ou Rodolphe, la principauté de Valachie, et la principauté de Moldavie, en 1336, sous Bogdan.

Ces deux chefs illustres, Rodolphe et Bogdan, ouvrent la période nationale, période éclatante, mêlée de triomphes et de revers, pendant laquelle la Roumanie, placée avec la Hongrie, aux avant-postes de la chrétienté, tient en échec la puissance ottomane, et lutte héroïquement pour la défense de la foi et de la civilisation.

À cette période, appartiennent les héros de la Roumanie, ceux dont les exploits ont inspiré les ballades et les légendes populaires, Mircea, Michel le Brave, bien qu’appartenant à une époque postérieure, Jean Hunyade, que la Roumanie revendique à bon droit comme un de ses fils, et Buzesco, et Farkas, et cet Étienne de Moldavie, qui, durant un règne de quarante ans et avec une armée de quarante mille soldats, remporte quarante victoires, en commémoration desquelles il bâtit qua-