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Les souffrances de la Roumanie sont presque aussi anciennes que son origine. Il semble, en parcourant son histoire, qu’on lise un long martyrologe. Placée sur la grande route des migrations du Nord, elle fut foulée successivement par les pieds de tous les Barbares, et lorsque le moyen âge eut clos la période des invasions, elle servit de théâtre aux luttes incessantes des peuples nouveaux groupés autour de ses frontières, Hongrois, Polonais, Turcs, Tatares et Moscovites.

« Apa trece, petrile remanù, l’eau court, les pierres demeurent, » dit un proverbe moldo-valaque. Le flot de l’invasion s’est écoulé, et le Roumain est resté debout, pareil au rocher que la vague recouvre sans l’ébranler. Seulement il a perdu peu à peu le souvenir de son origine ; il ne sait plus aujourd’hui quels étaient ces Romains dont il porte le nom. Le sens historique du mot s’est effacé de son esprit ; il n’a conservé que le sens littéral. Roumain, pour lui, est toujours synonyme de fort, de vaillant. Si vous parlez devant lui d’un héros, d’un guerrier : « Quel Roumain ! s’écrie-t-il, quel fils de Roumain ! » C’est pour cela qu’il appelle Napoléon, de même que Trajan, un Roumain.

    transformèrent théologie en bogoslovia (discours sur Dieu) et géographie en Zembleopissania (description de la terre), Théodore en Bogdan (présent de Dieu), etc.