gitza, ne buvait, ni ne mangeait, mais soupirait, soupirait profondément.
Le vieux Novak le voyant ainsi : « Ohé ! mon neveu Jovitza, lui criait-il, enfant chéri de la Novagitza ! tu ne bois ni ne manges ; pourquoi es-tu triste et pensif ?
— Oh ! mon oncle, je suis triste et pensif depuis que mes yeux ont vu la fille du kadi, la nièce du sultan ! Hélas, du jour que je l’ai aperçue, la vie s’est éteinte en moi !
— S’il en est ainsi, mon petit neveu Jovitza, enfant chéri de la Novagitza, au lieu de soupirer, rends-toi dans mes écuries ; choisis le meilleur de mes cinquante chevaux à la robe frisée, et va toi-même conquérir ton trésor.
À ces mots, le jeune homme se levait de table, s’inclinait devant le vieux Novak, lui baisait respectueusement la main droite et se dirigeait vers les écuries… Mais des cinquante chevaux à la robe frisée pas un ne lui convenait.
Voyant cela, il allait tout au fond des écuries, attiré par le hennissement d’un poulain, un jeune zméou 38, leste, nerveux, taillé pour la course, pouvant courir pendant l’espace d’une année sans s’arrêter et ne devant jamais être pris dans le lacet du palefrenier.
Jovitza le sortait des écuries, le montait soudain et le lançait à grande carrière. Bientôt le cheval arrêtait son vol à la porte d’un jardin plein de fleurs qui souriaient aux cadines 39 et de cadines qui souriaient aux fleurs.
« Toi la fille du kadi, la nièce du sultan, disait Jovitza, viens m’apporter une fleur, viens me la donner de ta main afin de soulager mon âme ! »