Page:Alexandre Pouchkine - Poèmes dramatiques, Viardot, 1862.djvu/41

Cette page n’a pas encore été corrigée



de m'éclairer sur le néant des vanités mondaines. J'ai vu ici le tzar, fatigué de ses pensées de colère et de supplices. Tranquille, rêveur, était assis au milieu de nous le Terrible. Nous nous tenions immobiles devant lui, et il causait paisiblement avec nous. Ildisait à notre supérieur et à toute la communauté ; a Mes pères, le jour désiré viendra ; j'apparaîtrai ici affamé de salut. Toi, Nicodème, toi, Serge, toi, Cyrille, recevez tous le vœu de mon âme. Je viendrai à vous, moi réprouvé chargé de crimes, et je prendrai la robe vénérable en tombant à vos pieds, ô mes saints pères. > ! Ainsi parlait le puissant monarque, et sa parole coulait comme du miel, et il pleurait. Et nous pleurions aussi, en suppliant le Seigneur d'envoyer la paix et l'amour à son âme orageuse. Et son fils Féodor, sur le trône, ne soupirait-il pas après la vie paisible d'un cénobite ? Il fit de son palais une cellule de prière. Là les pesants soucis du pouvoir ne troublaient pas son âme sainte. Dieu agréa l'humilité du tzar : sous lui, la Russie goûta un bonheur sans nuage, et, à l'heure de sa fin, un miracle inouï s'accomplit : devant