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de pleurer même et de nous dire : Je te conduirai dans mon splendide térem[1], dans la chambre la plus secrète, et je te couvrirai de drap d'or et de velours rouge. Ils sont libres d'apprendre aux pauvres filles à se lever dès minuit à leur coup de sifflet, et à les attendre, tapies dans un coin, jusqu'à l'aurore ; ils sont libres d'amuser leur cœur de kniaz avec nos malheurs. Ensuite.... « Adieu ! Va-t'en, ma petite colombe, va où tu voudras, aime qui te plaira... »

Le meunier
J'entends.
La fille
Mais la fiancée... qui est-ce ? contre qui m'a-t-il échangée ? Oh ! je le saurai ! j'arriverai jusqu'à elle... je dirai à la scélérate : « Lâche-nous ! tu sais bien que deux louves ne vivent pas dans le même ravin. »
Le meunier
Eh ! folle, du moment que le kniaz a pris une fiancée,
  1. Gynécée des anciennes maisons seigneuriales en Russie.