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paroles, se tira de son coin, se redressa, se déploya, et, un peu revenu à lui-même, commença des actions de grâces sans nombre envers son libérateur. Celui-ci, après lui avoir témoigné sa peine du danger qu’il avait couru et sa joie de l’en voir sauvé : « Ah ! s’écria-t-il en frappant de sa main sa tête chauve : Que dirá de esto su excelencia[1], qui a déjà l’esprit sens dessus dessous pour ce maudit Casal qui ne veut pas se rendre ? Que dira el conde duque[2], qui s’inquiète si une feuille fait plus de bruit que de coutume ? Que dirá el rey nuestro señor[3], qui ne peut manquer de savoir quelque chose d’un tel vacarme ? Et puis ce sera-t-il fini ? Dios lo sabe[4].

— Ah ! pour moi, je ne veux plus m’en mêler, disait le vicaire : je quitte la partie. Je remets ma charge entre les mains de Votre Excellence, et je vais vivre dans une grotte, sur une montagne, en ermite, loin, bien loin de ce peuple féroce.

Usted[5] fera ce qui sera le plus convenable por el servicio de Su Majestad[6], répondit gravement le grand chancelier.

— Sa Majesté ne voudra pas ma mort, répliquait le vicaire ; dans une grotte, dans une grotte, loin de ces terribles gens. »

Qu’advint-il ensuite de ce projet ? c’est ce que ne dit point notre auteur, qui, après avoir accompagné le pauvre homme au château, ne fait plus mention de ce qui le regarde.

  1. Que dira de ceci Son Excellence ?
  2. Que dira le comte-duc ?
  3. Que dira le roi notre seigneur ?
  4. Dieu le sait.
  5. Votre Seigneurie.
  6. Pour le service de Sa Majesté.