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Elle ne saura rien ; l’espoir et la tendresse,
Rien de ce qui frémit et brûla dans ma chair,
Elle ne saura rien surtout de ma faiblesse,
Des pleurs délicieux qui me furent si chers.

Allez, cortège obscur des êtres anonymes,
Visages froids, ainsi que des visages morts,
Vous ne verrez jamais la flamme qui m’anime,
Jamais le désespoir et jamais le remords,

Car les beautés du cœur, vous les changez en vices,
L’élan vers la chimère et l’élan vers le bien,
Vous dites que ce sont des calculs, que flétrissent
Vos esprits froids et secs qui jamais n’aiment rien.

Tous les rêves charmants, tous les rêves splendides,
Vite vous les couchez avec férocité
Sous le doute mauvais, et le rire stupide,
Sous l’implacable effort de votre obscurité.