trouvé qu’il méritait tous ces éloges. Je lui ai reconnu l’âme la plus belle, la plus humaine, la plus tendre, la plus portée à obliger, même des gens dont il avait lieu de se plaindre ; et j’ai souvent dit dans mon cœur : « Si tous les gens de lettres pensaient comme lui, l’empire littéraire serait le meilleur et le plus beau de tous les empires. » Je l’ai mis souvent sur le chapitre de la France ; je lui ai marqué ma surprise de ce qu’on n’y faisait rien pour lui ; la façon dont il m’a répondu a mis le comble à l’idée que j’avais conçue de son cœur, de sa probité et de sa modestie[1]. »
Quand Voltaire apprit le retour à Paris de son ami, il lui écrivit :
« J’apprends que Platon est revenu de chez Denys de Syracuse ; ce n’est pas que je ne vous croie au-dessus de Platon, et l’autre au-dessus de Denys, mais les vieux noms font un merveilleux effet. Vous avez par-devers vous deux traits de philosophie dont nul Grec n’a approché : vous avez refusé une présidence et un grand gouvernement[2]. Tous les gens de lettres doivent vous montrer au doigt, comme un homme qui leur apprend à vivre. Pour moi, mon illustre et incompa-