Le Roi m’a fait donner avant-hier au soir 300 frédérics d’or qui, avec les 100 que j’avais déjà, font une somme plus qu’honnête pour les frais de mon voyage. On me fait espérer, mais je ne puis encore en assurer rien, que je recevrai de lui-même, la veille de mon départ, un présent qui me touchera beaucoup davantage et qui est la plus grande marque de considération qu’il puisse me donner. De quelque façon que les choses tournent, je serai et dois être trop content. »
Enfin d’Alembert, après trois mois de séjour, quitta la cour de Berlin. C’est par lui-même que nous avons le récit des incidents de son voyage et le détail de ses dernières entrevues avec ce roi qui l’avait accueilli avec tant d’estime et de considération.
« J’ai eu l’honneur de vous écrire un mot d’Eisenach, qui je crois vous sera parvenu[1]. Je vous y parlais, ce me semble, des mauvais chemins que j’avais déjà trouvés, mais ce n’était que roses en comparaison de ceux qui m’attendaient dans la Hesse et dans le pays de Fulde. Mes compagnons de voyage en sont roués et sur les dents. Ils ont désiré de s’arrêter ici
- ↑ La lettre manque.