le temps de penser l’un à l’autre. Tout rentrera bientôt dans l’ordre accoutumé. Adieu. Je vais faire un tour de promenade vraisemblablement avec le Roi. »
« Le temps s’est remis au beau et j’en suis fort aise, tant à cause de la promenade qu’à cause de la récolte, qui sera cette année-ci plus abondante dans ce pays-ci qu’elle ne l’a été depuis trente ans. Il en avait besoin après une si longue et si cruelle guerre, et quoique je ne sois pas de la paroisse, j’y suis si bien traité que je ne puis m’empêcher de m’intéresser à ce qui la regarde. Je ne sais combien de temps nous resterons ici ; le Roi attend incessamment Mme la Margrave de Schwedt, sa sœur. On ne sait s’il la recevra à Sans-Souci ou à Potsdam ou à Charlottenbourg. Ce dernier voyage me déplairait assez, parce que j’y suis très mal logé et que l’eau y est très mauvaise. »
« Les bontés du Roi pour moi sont toujours les mêmes ; quelque envie qu’il ait de me combler de bienfaits, il ne me sait pas mauvais gré de ne les pas accepter ; il se met à ma place et me disait encore hier, à propos du voyage d’Italie, que je ferais très bien de faire ce voyage, dès que j’en trouverais l’occasion favorable, et qu’il était bien fâché de n’en pouvoir pas faire autant. Il aime les Italiens presque