retourner en Écosse, son pays natal, où Jean-Jacques devait le rejoindre le plus tôt possible.
« Ce Jean-Jacques est un drôle de corps, écrit d’Alembert, il a dit à Milord Maréchal qu’il irait d’autant plus volontiers en Écosse qu’il n’entendait pas la langue du pays ; il est très vrai que le roi avait donné des ordres à Milord Maréchal, non seulement de lui donner asile, mais de lui fournir tout ce qui lui serait nécessaire ; il l’a refusé et c’est à l’occasion des remontrances que Mme de Boufflers[1] lui a faites à ce sujet, et qui étaient très raisonnables, qu’il s’est brouillé avec elle ; il a écrit au roi de remettre dans le fourreau son épée qui l’éblouissait (lui Jean-Jacques) ; ce sont ses propres termes, et en même temps il a écrit à Milord que s’il n’acceptait point les offres du Roi, c’était à cause de la guerre qu’il faisait et qui lui causait déjà assez de dépenses, et qu’on verrait à la paix si c’était par fierté qu’il refusait ces mêmes offres ; qu’il connaissait pour la première fois ce prince, dont il n’avait
- ↑ Boufflers (Marie-Charlotte-Hippolyte, comtesse de) (1724-1800). Dame de compagnie de la duchesse d’Orléans, elle devint la maîtresse du prince de Conti. Le duc de Lévis l’appelle « une des personnes les plus distinguées de son temps par son caractère et son esprit ». Voir, pour ses rapports avec Rousseau, Voltaire et J.-J. Rousseau, par Gaston Maugras. Paris, Calmann Lévy, 1886.