stances analogues écrirait des lettres semblables à celles que d’Alembert ou Voltaire adressaient à Frédéric, tomberait à juste titre sous le mépris public.
En dehors même de la question de patriotisme, on ne lira pas sans sourire les dithyrambes de d’Alembert en l’honneur du roi de Prusse. Cependant ils ont tout au moins le mérite de la sincérité : ne fallait-il pas en effet que l’enthousiasme du philosophe fût bien réel, pour qu’il se donnât jour avec une telle exagération dans une correspondance intime et qui assurément n’était pas appelée à passer sous les yeux du roi ?
En somme d’Alembert n’a fait qu’imiter les autres philosophes de son temps, qui se pâmaient d’admiration devant les philosophes couronnés ou soi-disant tels. Aujourd’hui toutes ces flagorneries nous paraissent odieusement choquantes, mais alors on les trouvait toutes naturelles : c’était le ton du jour. De plus elles étaient réciproques et les philosophes recevaient des souverains plus d’avances encore qu’ils n’en faisaient. Les Voltaire, les Grimm, les d’Alembert, les Diderot, étaient des hommes après tout, et les déli-