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Remarque sur la mesure du tems.

12. Comme le rapport des parties du tems nous est inconnu en lui-même, l’unique moyen que nous puissions employer pour découvrir ce rapport, c’est d’en chercher quelqu’autre plus sensible & mieux connu, auquel nous puissions le comparer ; on aura donc trouvé la mesure du tems la plus simple, si on vient à bout de comparer de la maniere la plus simple qu’il soit possible, le rapport des parties du tems, avec celui de tous les rapports que l’on connoît le mieux. Delà il résulte que le Mouvement uniforme est la mesure du tems la plus simple. Car d’un côté, le rapport des parties d’une ligne droite est celui que nous saisissons le plus facilement ; & de l’autre, il n’y a point de rapports plus aisés à comparer entr’eux, que des rapports égaux. Or dans le Mouvement uniforme, le rapport des parties du tems est égal à celui des parties correspondantes de la ligne parcourue. Le Mouvement uniforme nous donne donc tout à la fois le moyen, & de comparer le rapport des parties du tems au rapport qui nous est le plus sensible, & de faire cette comparaison de la maniere la plus simple ; nous trouvons donc dans le Mouvement uniforme, la mesure la plus simple du tems.

Je dis outre cela, que la mesure du tems par le Mouvement uniforme, est, indépendamment de sa simplicité, celle dont il est le plus naturel de penser à se servir. En effet, comme il n’y a point de rapport que nous con -