dessus les causes motrices, pour n’envisager uniquement que le Mouvement qu’elles produisent ; que j’aie entiérement proscrit les forces inhérentes au Corps en Mouvement, êtres obscurs & Métaphysiques, qui ne sont capables que de répandre les ténèbres sur une Science claire par elle-même.
C’est par cette raison que j’ai cru ne devoir point entrer dans l’examen de la fameuse question des forces vives. Cette question qui depuis trente ans partage les Géometres, consiste à savoir, si la force des Corps en Mouvement est proportionnelle au produit de la masse par la vitesse, ou au produit de la masse par le quarré de la vitesse : par exemple, si un Corps double d’un autre, & qui a trois fois autant de vitesse, a dix-huit fois autant de force ou six fois autant seulement. Malgré les disputes que cette question a causées, l’inutilité parfaite dont elle est pour la Méchanique, m’a engagé à n’en faire aucune mention dans l’Ouvrage que je donne aujourd’hui : je ne crois pas néanmoins devoir passer entiérement sous silence une opinion, dont Leibnitz a cru pouvoir se faire honneur comme d’une découverte ; que le grand Bernoulli a depuis si savamment & si heureusement appro-