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bien dans la manière des primitifs, sont aussi gracieuses qu’instructives. Elles nous renseignent, par les personnages qu’elles mettent en scène, sur l’habillement au temps de saint Louis. Les hommes portent le chaperon ou le capuchon, les femmes la coiffe ; hommes et femmes, en robe tombante, serrée à la taille par une cordelière, ont chaussures à la poulaine. Le médecin est, le plus souvent, représenté tenant ses gants dans la main gauche. Cette tenue, quasi rituelle, se retrouvera longtemps dans les peintures des gens de robe, ainsi qu’en témoigne encore, entre autres, le portrait (Musée de Versailles) de Nicolas Jabot, archiâtre de Henri IV, et doyen de la Faculté de Paris, de 1606 à 1608.

Il n’est pas jusqu’à la naïveté des peintures, et jusqu’à la simplicité des règles édictées par Aldebrandin qui ne prêtent à son livre autant de charme que d’intérêt. On pourrait même dire, qu’en cela, gît l’originalité du Régime du Corps, plus que dans le fond. Si l’auteur prend soin de se bien recommander des Arabes, traducteurs et commentateurs des Grecs, il n’en fait pas moins œuvre personnelle.

Il se montre bon hygiéniste par un enseignement avant tout descriptif et démonstratif. Aldebrandin s’applique à n’être pas simplement dogmatique à l’instar de l’École salernitaine.

Garder le corps en santé, n’est pas seulement la devise, mais la morale du livre ; aussi l’auteur abonde-t-il en prescriptions minutieuses. Il sait, il dit, qu’il n’y a pas de petites choses en hygiène, et que notre corps reste sain au prix seulement des mille soins que nous en prendrons. C’est qu’en effet, l’Hygiéniste doit faire sien le de minimis curet dont le prêteur romain n’avait souci.