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médecin picard d’origine, et rémois de naissance, de faire connaître plus et mieux Aldebrandin, le natif de Toscane, le Champenois d’adoption, qui se fixe et meurt à Troyes, après avoir été archiâtre de saint Louis, auprès de qui l’avait introduit la comtesse de Provence.

Pour curieux, entre tous, que soit pour les philologues le Traité d’Aldebrandin, il mérite de retenir toute l’attention des médecins. Ne marque-t-il pas l’état de l’Hygiène individuelle et de la Diététique au XIIIe siècle ; sans compter, que certaines miniatures admirablement conservées sont les représentations au naturel des médications usuelles de l’époque, aussi bien que des soins du corps adaptés à chacun des âges, comme à chacune des conditions de la vie.

Ces miniatures, soit dit en passant — si la chose n’était faite, par autres raisons, dans l’Introduction — pourraient servir à dater le manuscrit.

Le bleu, le rouge, le jaune-pâle, le brun, le noir ne font-ils pas seuls les frais des enluminures, aux tons variés, adoucis ou ardents, rehaussés d’ors qui n’ont rien perdu de leur éclat métallique ? Dans le manuscrit de l’Arsenal (2510) on chercherait, en vain, la couleur verte, qu’on trouve quatre fois seulement parmi les très nombreuses peintures du manuscrit de la Nationale (12323). Or, nous savons que le vert « qui peut être considéré comme caractéristique du XIIe siècle, ne se trouve guère auparavant, et ne se rencontre pour ainsi dire plus, au XIIIe siècle[1]. » Toutes les images, en dépit de certaine raideur de poses et de gestes, qui est

  1. Les Peintres de Manuscrits et la Miniature en France, par Henry Martin, administrateur de la Bibliothèque de l’Arsenal ; Henri Laurens, éditeur.