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SOUS LES LILAS



CHAPITRE Ier

Un chien mystérieux.


Depuis longtemps les ormes de l’avenue avaient poussé en toute liberté et la serpe du bûcheron n’en avait pas mutilé les branches ; la serrure de la porte verte ne s’ouvrait jamais et la maison était fermée depuis plusieurs années. Cependant on entendait quelquefois des voix dans l’enclos ; les lilas qui balançaient leurs rameaux au-dessus du grand mur semblaient dire : « Nous pourrions raconter de beaux secrets si nous le voulions. » La molène qui croissait au dehors contre la porte se dépêchait de grandir, afin d’atteindre au trou de la serrure pour voir ce qui se passait. Que ne pouvait-elle pousser comme une tige de fève magique, et se mettre en observation, certain jour de juin ? elle aurait joui d’un spectacle curieux et amusant, car il était évident qu’il allait se produire quelque chose de remarquable.

Une large allée conduisait de la grand’porte jusqu’à