et, se mettant à rire, lui donna une poignée de main ; puis, rapprochant doucement sa main du menton de Jo et attirant sa figure vers lui, il l’examina attentivement et lui dit gravement en rendant la liberté à sa tête :
« Vous avez l’esprit de votre grand-père, si vous n’en avez pas la figure ; il était beau, ma chère, mais ce qui valait mieux, il était brave et honnête, et j’étais fier d’être son ami.
— Merci, monsieur, répondit Jo, qui se retrouvait dans son état habituel.
— Qu’est-ce que vous avez fait à mon petit-fils, hein ? demanda ensuite le vieux monsieur.
— J’ai seulement essayé de l’égayer, » dit Jo.
Et elle raconta comment sa visite était venue.
« Vous pensez qu’il a besoin d’être égayé ?
— Oui, monsieur, il paraît un peu seul, et peut-être la compagnie d’autres enfants lui ferait-elle du bien. Nous ne sommes que des petites filles, monsieur, mais nous serions très contentes de pouvoir faire quelque chose pour lui : car nous n’avons pas oublié le splendide cadeau de Noël que vous nous avez envoyé, dit Jo avec animation.
— Chut ! chut ! C’était l’affaire de M. Laurie. Comment va la pauvre femme Hummel ?
— Très bien, monsieur, maintenant. »
Et Jo lui raconta comme quoi sa mère avait su intéresser à cette pauvre femme des personnes plus riches qu’elle.
« C’est tout à fait comme cela que faisait son père ! Dites-lui que j’irai la voir au premier jour de beau temps. Mais voici la cloche du thé. Venez le prendre avec nous, voulez-vous ?
— Oui, monsieur, si vous êtes bien sûr que cela ne doive pas vous ennuyer.