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JO VOISINE.

sur le surplus de sa toilette et essaya de mettre un peu d’ordre dans la chambre qui, malgré une demi-douzaine de domestiques, n’était pas précisément bien tenue.

Jo, paraît-il, avait obtenu sa permission. « Il est malade, avait-elle dit, et très changé ; chez les Gardiner, il m’avait presque fait l’effet d’un petit jeune monsieur, mais je vois bien que ce n’est encore qu’un petit garçon. »

On entendit bientôt, à la porte de la maison blanche, un grand coup de sonnette, puis une voix décidée demanda M. Laurie ; une femme de chambre arriva alors, très surprise d’avoir à annoncer à son jeune maître une demoiselle.

« Très bien ! faites-la monter, c’est miss Jo. »

Et Laurie alla lui-même ouvrir la porte à Jo, qui était gentille et rose, paraissait très à son aise et portait d’une main un plat couvert, et de l’autre, dans un petit panier à ouvrage, les trois petits chats de Beth.

« Me voici armes et bagages, dit-elle gaiement ; maman a été très contente que je puisse faire quelque chose pour vous. Meg a voulu que je vous apporte un peu de blanc-manger qu’elle a fait elle-même, et Beth a pensé que ses petits chats vous seraient agréables ; je savais bien que non, mais je ne pouvais pas refuser, elle désirait tant faire quelque chose pour vous. »

Grâce aux petits chats de Beth et à la gaieté de Jo, Laurie oublia immédiatement sa timidité.

« C’est trop joli pour être mangé, dit-il en souriant de plaisir, quand Jo, découvrant le plat qu’elle avait apporté, lui montra le blanc-manger entouré d’une couronne de feuilles vertes et de fleurs du beau géranium rouge d’Amy.

— Ce n’est rien du tout ; seulement elles voulaient vous montrer qu’elles désiraient vous faire plaisir.