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LES QUATRE FILLES DU DOCTEUR MARSCH.

Jo se mit aussi à rire et dit, de son air habituel :

« Votre cadeau de Noël nous a fait bien plaisir.

— C’est grand-père qui vous l’a envoyé.

— Oui, mais c’est vous qui lui en avez donné l’idée, n’est-ce pas ?

— Comment se porte votre chat, miss Marsch ? demanda le petit Laurie, essayant de prendre un air sérieux, mais ne parvenant pas cependant à cacher la gaieté qui faisait briller ses grands yeux noirs.

— Très bien, je vous remercie, monsieur Laurentz. Mais je ne suis pas miss Marsch, je suis seulement Jo.

— Je ne suis pas M. Laurentz, je suis seulement Laurie.

— Laurie Laurentz ! Quel drôle de nom !

— Mon nom de baptême est Théodore, mais il ne me plaît pas. On a fini par m’appeler Laurie, et j’aime mieux cela.

— Moi aussi je déteste mon nom, il conviendrait à une personne très douée et très posée, et je ne suis ni l’une ni l’autre. Je voudrais que tout le monde dît Jo, au lieu de Joséphine. Comment avez-vous fait pour obtenir de vos camarades de vous appeler Laurie ?

— Je me suis fâché, je me suis battu avec le plus grand qui s’y refusait, et tout a très bien marché après.

— Je ne peux pas me battre avec tante Marsch ; ainsi je suppose que je dois me résigner, murmura Jo avec un soupir.

— N’aimez vous pas la danse, miss Jo ? demanda Laurie, en ayant l’air de penser que le nom lui allait bien.

— Si, assez, lorsqu’il y a beaucoup de place et que tout le monde est gai ; mais, dans un petit salon comme celui-ci, ou je suis sûre de tout renverser, de marcher sur les pieds des autres, ou de faire quelque