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LES QUATRE FILLES DU DOCTEUR MARSCH.

pas ! s’écria Meg d’un ton décidé. Les gants sont plus importants que tout le reste ; vous ne pouvez pas danser sans gants, et si vous ne dansiez pas, je serais si fâchée !

— Mais, Meg, si je ne dois pas montrer mon dos, je ne puis pas bouger, et par conséquent je ne puis ni valser ni même danser ; mais ne vous en inquiétez pas, je n’y tiens pas du tout. Ce n’est déjà pas si amusant de tourner en mesure dans une chambre ; j’aime mieux courir et sauter.

— Vous ne pouvez pas demander des gants neufs à maman, c’est trop cher, et vous êtes si peu soigneuse !… Notre mère a été obligée de vous dire, quand vous avez sali les autres, qu’elle ne vous en donnerait pas de nouveaux de tout l’hiver ; mais ne pourriez-vous trouver un moyen de rendre les vôtres possibles ?

— Je peux fermer les mains de manière à ce que personne ne voie qu’ils sont tachés en dedans ; c’est tout ce que je peux faire ! Cependant il y a peut-être un moyen ; je vais vous dire comment nous pouvons nous arranger : mettons chacune un gant propre et un gant sale.

— Vos mains sont plus grandes que les miennes, Jo, cela est sûr ; vous déchireriez mon gant sans utilité, repartit Meg, qui avait un faible pour les jolis gants.

— Alors, c’est décidé, j’irai sans gants ; je m’inquiète fort peu de ce que l’on dira, répondit Jo en reprenant son livre.

— Vous l’aurez, mon gant, vous l’aurez ! s’écria Meg ; seulement, je vous en prie, ne le tachez pas et conduisez-vous convenablement. Ne mettez pas vos mains derrière votre dos comme un général, ne regardez pas fixement les gens.

— Ne m’ennuyez pas avec tant de recommanda-