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QUATRE ANS APRÈS.

fumier, une mare, des poules, des canes, des canards, des oies, et même les essaims de petits cochons propres comme des sous, délurés et joueurs, que Jo avait fait figurer sur son programme. Il y avait des attelages de beaux chevaux attelés à des charrues qui entraient d’un grand pas par une vaste porte. Il y avait des meules de foin. On apercevait des granges pleines de gerbes et de fourrages.

« Comment trouvez-vous cela ? lui dit M. Laurentz après l’avoir fait promener partout et présentée au fermier, à la fermière, aux faucheurs, aux ouvriers de labour, aux bêtes et aux gens, à tout le monde.

— Ça, dit Jo, si ce n’était pas commandé par ce joli château qu’on me cache et où il y a des maîtres, je dirais que c’est tout bonnement splendide, que c’est le rêve des rêves, et qu’on donnerait je ne sais quoi pour être à tout jamais la fermière d’une ferme comme celle-là.

— Eh bien ! lui dit M. Laurentz, rien n’est plus facile, et il n’y a pour cela qu’une petite chose à faire, fermière Jo, c’est de mettre votre main, votre jolie main dans la main du fermier Laurie, pour qu’elle y reste à tout jamais.

— Quoi ! s’écria Jo avec une indignation qui ne laissait pas d’être comique, quoi ! vous aussi, monsieur Laurentz ! Mais tout le monde est donc fou ! fou ! fou ! autour de moi. Ce grand garçon, — et elle montrait Laurie, — a-t-il mordu l’espèce humaine tout entière, excepté moi ? »

Beth s’avança vers Jo.

« Moi-même, dit-elle à Jo, j’ai donné mon consentement. Vous ne refuserez pas le vôtre à votre fidèle Laurie. Songez donc, Jo, que c’est pour vous, pour vous seule que, depuis trois ans, il s’est fait agriculteur,