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LES QUATRE FILLES DU DOCTEUR MARSCH.

— C’est très beau, dit Amy.

— Je l’avais deviné ! s’écria Beth. Je l’avais deviné ! Oh, ma Jo, je suis si fière de vous ! »

Et Beth courut embrasser sa sœur et se réjouir de son succès.

La vérité est qu’elles étaient toutes très contentes ! Cependant Meg ne put le croire tout à fait que lorsqu’elle vit imprimé sur le journal : « Miss Joséphine Marsch. » Amy critiqua quelques menus détails artistiques de l’histoire et suggéra plusieurs idées pour une suite qui, malheureusement, ne pouvait exister, puisque les héros de l’histoire étaient morts. Beth sauta et dansa de joie. Hannah elle même vint enfin s’écrier très étonnée :

« Eh bien, si jamais j’avais cru que cette Jo en ferait autant ! » Hannah avait écouté la lecture.

Mme Marsch ne se montra pas mécontente. L’histoire était gentille et convenable ; elle faisait honneur aux sentiments moraux de l’auteur, et Jo déclara, avec des larmes dans les yeux, qu’elle ferait mieux d’être un paon et que ce fût fini. Lorsque le journal eut passé de mains en mains, on pouvait dire que « l’aigle » agitait triomphalement ses ailes sur la maison Marsch.

« Racontez-nous tout.

— Quand le journal est-il arrivé ?

— Combien vous a-t-on payé ?

— Que va dire papa ?

— Comme Laurie va rire ! » s’écrièrent-elles toutes à la fois.

Ces natures affectueuses se faisaient un jubilé de chaque petite joie de famille.

« Cessez de bavarder et je vous dirai tout, dit Jo en se demandant si miss Burney avait eu plus de gloire avec son Eveline qu’elle avec ses Peintres rivaux. Et,