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LES QUATRE FILLES DU DOCTEUR MARSCH.

Laurie ; le soleil est pour la meilleure part dans le succès de cette journée. Du reste, ce n’est pas à moi que devraient revenir les louanges de Jo ; je n’ai rien fait jusqu’ici. C’est vous, Meg, et M. Brooke, qui avez tout conduit, et je vous suis on ne peut plus obligé. Mais qu’est-ce que nous ferons quand il nous sera impossible de manger davantage ? »

Laurie sentait que, lorsque le dîner serait terminé, il aurait joué sa plus belle carte.

« Jouons à des jeux assis, jusqu’à ce qu’il fasse moins chaud, dit Meg. Je suppose que miss Kate en connaît qui pourraient vous amuser. Allez lui demander conseil, Laurie ; elle est votre invitée, et vous devriez rester davantage avec elle.

— N’êtes-vous pas aussi mes invitées ? répondit Laurie. Je pensais que miss Kate trouverait le moyen d’attirer M. Brooke. C’est une personne très instruite ; mais M. Brooke a préféré rester à causer avec vous, et vous ne vous apercevez même pas que Kate n’a pas cessé de vous observer à travers son lorgnon. Je vais aller vers elle. »

Miss Kate connaissait plusieurs jeux nouveaux, et, comme les jeunes filles ne voulaient pas manger davantage et que les petits garçons ne le pouvaient plus, ils allèrent tous dans le salon jouer à un jeu qui obtint la majorité des suffrages et qui a, en Amérique, le nom de rigmarole.

Une personne commence une histoire, une chose quelconque, tout ce qu’elle veut ; seulement elle s’arrête à un moment palpitant d’intérêt ; alors sa voisine est obligée de prendre la suite de l’histoire et de la continuer jusqu’à ce qu’elle s’arrête à son tour et passe à une autre le soin de s’en tirer. Ce jeu est très drôle quand on le joue avec adresse.