Page:Alcott - Les Quatre Filles du docteur Marsch.djvu/189

Cette page a été validée par deux contributeurs.
175
LE CAMP DE LAURENTZ.

tenant M. Laurentz regarde le ciel et la girouette ; je voudrais bien qu’il vînt aussi dans la prairie. Voici Laurie qui a l’air d’un marin, un joli garçon ! Oh ! miséricorde ! voilà une voiture pleine de gens : une grande dame, une petite fille et deux terribles petits garçons ! L’un d’eux est boiteux. Pauvre petit ! il a une béquille ! Laurie ne nous l’avait pas dit. Dépêchez-vous, il est tard ! Tiens ! voilà Ned Moffat ! Regardez, Meg, n’est-ce pas là ce jeune homme qui nous a saluées un jour que nous faisions des commissions ensemble ?

— Oui, c’est bien lui ; c’est étonnant qu’il soit venu. Je croyais qu’il était allé faire un voyage dans les montagnes. Voilà Sallie ! Je suis contente qu’elle soit revenue assez tôt. Suis-je bien comme cela, Jo ? demanda Meg très agitée.

— Une vraie pâquerette ! Relevez votre robe et mettez votre chapeau droit ; il vous donne un air sentimental, mis de cette façon-là, et s’envolerait au premier coup de vent. Allons, maintenant, venez.

— Oh ! Jo, vous n’allez pas mettre cet affreux grand chapeau ? C’est trop absurde ! Vous ne devriez pas faire de vous un épouvantail, s’écria Meg en voyant Jo lier un ruban rouge autour du grand chapeau à larges bords que Laurie lui avait envoyé en plaisantant.

— Certainement si, je le mettrai ! Il est on ne peut plus commode, très léger, très grand, et m’abritera très bien du soleil. Il m’a été donné par Laurie avec intention pour aujourd’hui ; cela l’amusera de me le voir, et ça m’est bien égal d’avoir l’air d’un épouvantail, si je suis à mon aise. »

La vérité est que ce chapeau excentrique, eu égard à la mode du moment, n’allait pas mal à la vive et aimable physionomie de Jo.

Jo ouvrit la marche, ses sœurs la suivirent, et toutes