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LES QUATRE FILLES DU DOCTEUR MARSCH.

au moment de partir, elle me fit une vraie frayeur en mettant la tête à la portière et me criant :

« — Jo-sé-phi-ne, voulez, voulez-vous ?…

« Je n’ai pas entendu le reste, car j’ai fui lâchement, et je ne me suis sentie en sûreté qu’ici.

— Pauvre grande Jo ! Elle est arrivée comme si elle avait eu un chien enragé à ses trousses, dit Beth.

— Si tante Marsch nous eût pris Jo, elle eût été un vrai samphire, dit Amy en goûtant le mélange qu’elle faisait.

— Elle veut dire vampire, murmura Jo ; mais cela ne fait rien ; l’intention est trop aimable pour qu’on la reprenne.

— Qu’est-ce que vous ferez pendant vos vacances ? demanda Amy à Meg.

— Je resterai couchée très tard et je ne travaillerai pas du tout, répondit Meg. Tout l’hiver il a fallu que je me lève tôt et que je passe mes journées à travailler ; aussi, maintenant, je vais me reposer et m’amuser de tout mon cœur.

— Hum ! dit Jo, ces plaisirs de paresseuse ne me conviendraient guère. Je compte passer mes jours à lire en haut du vieux pommier, lorsque je ne m’amuserai pas avec Laurie.

— Si nous ne travaillions pas pendant quelque temps, Beth, et que nous ayons aussi des vacances ? proposa Amy.

— Je ne demande pas mieux, si maman le veut, répondit Beth, car je voudrais apprendre de nouveaux chants, et mes enfants ont besoin de toutes sortes de choses pour l’été.

— Nous le permettez-vous, mère ? demanda Meg à Mme Marsch, qui était occupée à coudre dans le coin de la chambre que les enfants appelaient le coin de maman,