rappelant que c’est de notre Laurie qu’il s’agit, dise : oui, et de bon cœur, s’écria le président, que la réflexion avait converti.
— Oui ! s’écrièrent les quatre voix à la fois.
— Allons, c’est bien ! s’écria Jo. Maintenant, comme il n’y a rien de tel que de saisir l’occasion par les cheveux, permettez-moi de vous présenter immédiatement notre nouveau membre. »
Jo, se levant alors, ouvrit toute grande la porte d’un cabinet, et fit voir, aux assistants stupéfaits, Laurie qui, assis sur un sac de vieux chiffons, était devenu écarlate à force de se retenir de rire.
« Oh ! le misérable ! le traître ! Jo, c’est très mal. » s’écria toute l’assemblée.
Mais Jo, sans se laisser déconcerter, conduisit en triomphe son ami vers la table et l’installa à sa place.
« Votre calme est étonnant, » dit Meg, le président.
Elle tâchait de prendre un air fâché, mais elle ne réussit qu’à produire le plus aimable sourire du monde.
Le nouveau membre était à la hauteur de la situation. Se levant, il fit un gracieux salut au président et dit de la manière la plus engageante :
« Monsieur le président et mesdames, j’ai à vous dire tout d’abord que je suis et resterai jusqu’à mon dernier soupir le très humble serviteur du club.
— Bien ! bien ! » s’écria Jo.
Laurie reprit. :
« Mais je dois, sans plus tarder, vous confesser que mon parrain, qui m’a si vigoureusement présenté à vos suffrages, ne doit pas supporter le blâme du vil stratagème de ce soir. C’est moi qui en ai conçu l’idée, et Jo n’y a consenti qu’après avoir été bien tourmentée par ses scrupules et par mes instances.
— Allons, ne prenez pas maintenant toute la faute