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LES QUATRE FILLES DU DOCTEUR MARSCH.

cavalier pendant qu’ils attendaient le moment de partir en mesure. Cette robe fait le malheur de ma vie, et j’ai été bien sotte de la mettre.

— Je crois en effet, dit Laurie, qu’il eût mieux valu qu’elle fût plus montante par le haut et moins longue par en bas. C’est tout au plus si j’ai pu apercevoir jusqu’ici vos jolies bottines bleues. »

Ils partirent légèrement et gracieusement, car ils avaient souvent dansé ensemble et étaient habitués l’un à l’autre. L’heureux jeune couple était charmant à voir pendant qu’ils tournaient gaiement. Ils se sentaient meilleurs amis que jamais après leur petite querelle.

« Laurie, je voudrais vous prier de me faire un grand plaisir, murmura Meg lorsqu’elle perdit haleine, ce qui arriva bientôt sans qu’elle voulût avouer pourquoi.

— Je suis prêt, répondit vivement Laurie.

— Voudriez-vous ne pas parler à la maison de ma toilette de ce soir ? Mes sœurs ne comprendraient pas la plaisanterie, et cela chagrinerait mère.

— Alors pourquoi l’avez-vous mise ? »

Les yeux de Laurie le demandaient si clairement que Meg ajouta vivement :

« Je confesserai à maman combien j’ai été bête, mais je préfère le lui dire moi-même. Ainsi, vous n’en direz rien, n’est-ce pas ?

— Je vous le promets. Seulement, qu’est-ce que je leur répondrai quand elles me demanderont comment vous étiez ?

— Dites-leur que j’étais bien et que je paraissais m’amuser beaucoup.

— Je dirai la première chose de tout mon cœur, mais que dirai-je quant à la seconde ? Vous ne pa-