CHAPITRE VIII
DOUBLE CHOC
Amy, se prenant volontiers pour une grande personne, était assez souvent indiscrète.
« Où allez-vous ? demanda-t-elle, un samedi, à Meg et à Jo, lorsque, entrant dans la chambre de ses sœurs, elles les trouva, s’apprêtant à sortir d’un air mystérieux qui excita sa curiosité.
— Cela ne vous regarde pas, Amy ; les petites filles ne doivent pas faire de questions indiscrètes à leurs grandes sœurs, » répondit Jo.
Il paraît qu’il n’y a rien de plus mortifiant que de s’entendre faire de pareilles réponses quand on les mérite.
Aussi Amy, se redressant sous ce qu’elle considérait comme une offense, prit-elle la résolution de découvrir ce dont on lui faisait mystère. « Dussé-je, se dit-elle, tourmenter mes sœurs pendant une heure, je saurai leur secret. »
S’adressant donc à Meg d’un ton suppliant :
« Oh ! dites-le-moi, je vous en prie. J’espérais que vous me permettriez d’aller avec vous ; je m’ennuie ici toute seule ; Beth est trop occupée avec ses poupées…