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Nuits, reprit Rose. Ah ! mon oncle, comment pourrai-je jamais vous remercier de toutes vos bontés pour moi ?

— Ce n’est pas bien difficile, ma chérie, répondit le docteur. Je ne vous demande que d’être heureuse et de vous bien porter — « et de m’aimer un peu, » — ajouta-t-il à demi-voix.

— Non pas un peu, mais beaucoup ! » s’écria Rose.

L’oncle et la nièce échangèrent un baiser.

« Je vous laisse, dit le docteur ; il faut que je retourne à mes importants travaux.

— Et moi, fit Rose, je vais aller me montrer à tante Patience dans toute ma splendeur. »

La bonne demoiselle admira complaisamment les moindres parties de la toilette de sa nièce.

« Vraiment, ma tante, lui dit celle-ci, je trouve que je ne devrais pas avoir tant de belles choses pour moi toute seule. Si j’en donnais une partie à Phœbé, pensez-vous que cela fâcherait l’oncle Alec ?

— Je ne crois pas ; mais Phœbé préférerait peut-être des choses plus utiles. Si vous lui donniez une de vos anciennes robes arrangée à sa taille, cela lui ferait sans doute plus de plaisir.

— Elle est trop fière pour accepter des vieilleries, s’écria Rose ; si je lui donne jamais des robes, ce seront des robes neuves !

— Puisqu’elle est si fière elle n’acceptera pas plus les unes que les autres, objecta tante Patience.

— C’est vrai !… Que faire ?… Si au moins elle était ma sœur, cela irait tout seul. Nous partagerions naturel-