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besoin d’elle, Rose eut la discrétion de rester où elle était.

« Eh bien, Rosette, êtes-vous contente ? lui demanda l’oncle Alec.

— Je suis ravie ! s’écria-t-elle avec effusion. Comme vous êtes bon de me donner tout cela et que je vous remercie ! Je marche de surprise en surprise ! Regardez-moi. Ma toilette me va-t-elle bien ?

— Parfaitement, » répondit-il en souriant.

Le costume qu’elle avait endossé, pour faire honneur aux cadeaux de son oncle, était un mélange original et charmant de vêtements de différents pays, un assemblage bizarre de couleurs, qui lui allaient à ravir et faisaient ressortir la délicatesse de ses traits et la blancheur de son teint. Elle avait eu tant de plaisir et s’était donné tant de mouvement depuis deux heures, que cela avait mis un peu de vie dans ses yeux et un peu de rose sur ses joues, et qu’elle ne ressemblait déjà plus à la languissante petite créature que le docteur avait trouvée la veille à son balcon.

Sur une jupe de mousseline de l’Inde brodée, elle avait drapé une écharpe bleue, endossé une veste couverte de paillettes et posé un fez rouge sur sa tête blonde ; ses petits pieds jouaient dans des babouches turques, et, à son cou pendaient jusque sur sa poitrine plusieurs colliers d’ambre, de corail et de filigrane. D’une main elle tenait un flacon d’odeurs, de l’autre une boîte de bonbons qui venait en droite ligne de Constantinople.

Il me semble être une petite sultane des Mille et une