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Comment eût-il été possible à Rose de persister à bouder avec cette perspective de nombreux cadeaux, que son oncle venait de faire miroiter devant ses yeux ? Un sourire remplaça son air maussade, et elle avala d’un trait son bol de lait en convenant tout bas qu’après tout, ce n’était pas là un remède bien difficile à prendre.

« À présent, dit le docteur, je vais vous quitter pour aller faire ma toilette. »

Et, au grand étonnement de Phœbé, il se prépara à redescendre par le chemin aérien qu’il avait pris pour monter.

« Vous voulez donc faire concurrence à Minette, lui dit Rose en riant.

— C’est une vieille habitude d’enfance, repartit son oncle. Votre chambre était la mienne autrefois, et je n’y arrivais jamais que par le dehors pour ne pas déranger mes tantes. C’est encore une très bonne gymnastique. Elle remplacera avantageusement celle que je faisais à bord. Au revoir, ma nièce.

— Au revoir, mon oncle.

— Quel drôle de tuteur ! s’écria Phœbé.

— Il est charmant. Je n’ai plus du tout peur de lui, » répondit Rose.

Mais, quand le docteur entra dans la salle à manger à l’heure du déjeuner, la figure de sa pupille s’était de nouveau assombrie.

« Et bien, qu’avez-vous donc, ma petite Rose ? lui demanda-t-il.

— Oh ! mon oncle, s’écria la petite fille d’un ton tra-