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LA PETITE ROSE

chez eux tous les tons du blond et du bleu, entre les cheveux d’un blond ardent et les yeux bleu foncé de l’aîné, Archie, qui avait près de seize ans, et les cheveux pâles et les yeux limpides du petit Jamie qui avait à peine six ans. Tous resplendissaient de santé et de bonheur, et leur physionomie franche et ouverte faisait plaisir à voir.

La conclusion de Rose fut que, somme toute, ils étaient beaucoup moins effrayants qu’elle ne l’avait cru tout d’abord.

Ils étaient tous là, devant ses yeux, y compris Mac, que ses camarades étaient allés relancer dans la bibliothèque.

Archie et Charlie, leurs bras passés autour de leurs épaules comme une paire de vieux amis, se promenaient de long en large en chantonnant un air connu. Mac, qui avait eu soin d’emporter son livre, avait littéralement le nez dedans. Le pauvre garçon était très myope et ne se doutait pas qu’il accroissait encore sa myopie en lisant outre mesure. Stève, debout devant la grande glace, refaisait, pour la vingt-cinquième fois, son nœud de cravate. Georgie et Will étudiaient de compagnie le mécanisme d’un vieux cartel sculpté, et Jamie se tenait assis sur le perron pour pouvoir réclamer plus tôt ses bonbons.

Rose devina son intention et s’amusa à jeter sur ses genoux une pluie de papillotes, ce qui lui fit pousser des cris de joie.

Les aînés, relevant la tête, adressèrent force sourires