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LA PETITE ROSE

à la dérobée les envahisseurs de sa retraite préférée, en appelant de tous ses vœux l’arrivée de tante Prudence.

Les « hommes » d’Archie avaient dû recevoir une consigne à laquelle ils tenaient à se conformer. Ils s’approchèrent à tour de rôle de leur cousine, lui adressèrent chacun une courte question, en reçurent une réponse encore plus brève, et s’éloignèrent ensuite comme soulagés d’un grand poids.

Le chef, Archie, vint naturellement le premier. Il s’appuya contre le dossier du fauteuil de Rose et lui dit d’un ton de protection :

« Je suis heureux d’avoir fait votre connaissance, ma cousine. J’espère que vous vous plaisez ici.

— Moi aussi, » répondit Rose sans se départir de sa gravité.

Mac rejeta ses longs cheveux en arrière et s’approcha gauchement.

« Aimez-vous la lecture ? lui demanda-t-il. Avez-vous apporté vos livres ?

— Oui, j’en ai quatre grandes caisses dans la bibliothèque. »

Aussitôt Mac disparut dans la direction de la bibliothèque, et on ne le revit plus de longtemps.

Stève s’avança alors avec grâce pour dire à Rose :

« Nous avons été bien contrariés mercredi en ne vous voyant pas. J’espère que votre rhume va mieux.

— Oh ! il est fini ; je vous remercie. »

Et Rose ne put réprimer un sourire en songeant à ce