Page:Alcott - La Petite Rose ses six tantes et ses sept cousins.djvu/297

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Puis il reprit d’un air sérieux :

« Maintenant, la question est de savoir si je dois continuer l’œuvre commencée ou la confier à d’autres. Vous ne pouvez vous imaginer combien j’ai étudié le caractère et le tempérament de cette enfant. Myra a un peu raison : Rose est une délicate petite créature qui, pour s’épanouir, a besoin de soleil, de bonheur et de tendresse ; elle n’a le germe d’aucune maladie, mais elle tient de sa mère une nature impressionnable ; c’est une véritable sensitive qu’il faut entourer de soins bien éclairés, afin d’empêcher l’âme de nuire au complet développement du corps. Je crois avoir enfin trouvé le traitement qui lui est bon, et, avec votre aide, je compte bien que Rose deviendra un jour un jeune fille accomplie. »

Chacun applaudit. L’oncle Alec poursuivit :

« Quoique je sois son tuteur et que j’aie le plus vif désir de terminer moi-même son éducation, je veux avant tout son bonheur, et c’est pour la mettre à même de connaître tous nos intérieurs et de choisir en pleine connaissance de cause celui qu’elle préfère que je lui ai fait passer quelques semaines chez chacune de vous. Nous avons tous une égale envie de la posséder ; nous ferons appel à son propre cœur. Ne trouvez-vous pas comme moi qu’elle seule peut être juge en pareil cas ? Consentez-vous à vous soumettre à sa décision ?

— Oui, oui, répondirent les tantes sans hésitation.

— Je l’entends venir, dit le docteur ; elle sera ici dans un instant, et, si vous le voulez bien, nous la consulterons aussitôt. Quel que soit son choix, je suis prêt à le