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ROSE ET PHŒBÉ.

— Est-ce qu’elles sont veuves aussi ces deux-là ? demanda Phébé.

— Non ; mais oncle James, le mari de tante Jessie, est capitaine de vaisseau et reste rarement au port, et oncle Stéphen, le mari de tante Clara, habite Calcutta depuis longtemps. Je ne les connais pas, naturellement. Ouf ! que de tantes ! N’êtes-vous pas de mon avis ? »

Phœbé se mit à rire.

« Je finirais peut-être par m’accoutumer aux tantes, continua Rose, mais si vous saviez que de cousins !… J’en ai sept, et j’ai horreur des garçons ! Aussi, mercredi dernier, quand ils sont venus me faire visite, j’ai fait semblant de dormir pour leur échapper.

« Tante Prudence ne s’est doutée de rien, et je riais sous ma couverture ! J’ai réussi à les éviter cette fois-là ; mais il faudra bien que je fasse connaissance avec eux un de ces jours, et j’en frémis d’avance. »

Rose n’avait jamais vécu avec des enfants de son âge ; elle appréciait peu la société des petites filles, et elle considérait les petits garçons comme une sorte d’animal féroce.

Phœbé pensait autrement :

« Je suis sûre, lui dit-elle, que vous aimerez beaucoup vos cousins quand vous les connaîtrez. Vous vous plaignez de vous ennuyer, c’est avec eux que vous vous amuserez ! Ils sont perpétuellement en parties de plaisir, en promenades sur mer et en cavalcades. Je les ai vus passer plus d’une fois, Si vous saviez comme ils rient, comme ils chantent et comme ils ont l’air heureux !…