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mencez pas ! Si jamais Stève vous renouvelait pareille demande, dites-lui que, puisqu’il craint de s’adresser à son père, c’est à moi, l’aîné de la famille, qu’il doit avoir recours… Charlie n’a rien à voir là-dedans, allez ! ce n’est pas lui qui irait emprunter de l’argent à une femme ! Mais voyez combien son exemple est déjà funeste pour Stève ! Enfin, je me charge d’arranger cela ; ne parlez de rien à personne, et soyez sûre que je ne prononcerai pas votre nom.

— Que je suis donc fâchée et mécontente de moi ! » s’écria Rose. »

Archie la consola de son mieux et lui promit de faire la paix avec Charlie le plus tôt possible.

Il ne tarda pas à tenir sa promesse : moins de deux heures après, Rose vit s’avancer, dans la grande avenue de platanes conduisant au manoir, les deux « inséparables » d’autrefois, qui se donnaient le bras, selon leur vieille habitude. Ils semblaient aussi heureux l’un que l’autre de s’être raccommodés et jasaient comme pour rattraper le temps perdu. Toute joyeuse, elle courut à leur rencontre. Les deux amis lui tendirent la main en même temps.

« Dorénavant, vous serez notre petit trait d’union, » lui dit Archie.

Et Charlie ajouta à demi-voix, d’un ton plein de reconnaissance :

« N’oubliez pas que vous êtes aussi ma petite sœur ! »