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de loup, et, lui prenant la tête à deux mains, l’embrassa tendrement en lui disant :

« Que cherche donc ma fillette chérie dans cette encyclopédie couverte de poussière, au lieu de venir à la rencontre de son vieil oncle ? »

L’encyclopédie roula sur le parquet, et Rose se jeta dans les bras du docteur Alec avec toute la confiance d’une enfant qui se sent aimée.

« Oh ! que je suis contente ! s’écria-t-elle et que je suis fâchée aussi !… Vous eussiez dû m’avertir, je serais allée vous chercher à la gare !… Mais que je suis donc heureuse de vous revoir ! Vous ne pouvez pas vous imaginer combien je vous regrettais !... »

L’oncle Alec s’assit et prit sa pupille sur ses genoux.

« Je constate avec plaisir que vous allez bien, lui dit-il en voyant ses joues roses et ses mains potelées.

— Oh ! avec un médecin comme vous je n’étais pas inquiète, s’écria-t-elle, je savais bien que vous ne me laisseriez pas mourir. Mais vous, mon oncle, n’êtes-vous pas bien fatigué de votre long voyage ? Et êtes-vous content, content de retrouver votre tourment ?

— Oui, oui ! répondit le docteur ; mais, à votre tour, racontez-moi ce que vous êtes devenue pendant mon absence. Tante Prudence m’a annoncé que vous deviez me consulter sur une grande entreprise que vous aviez eu l’extrême audace de commencer sans moi.

— Elle ne vous a pas dit ce que c’était, au moins ?

— Non ; elle n’a fait que piquer ma curiosité ; ainsi, ne me faites pas languir plus longtemps. »