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« Tant pis si cela dérange les projets des garçons ! Je n’ai pas le courage de lui refuser ce plaisir au moment même où elle en a envie. »

Jamais appartement ne fut plus vite remis en ordre ! Les chaises et les tables semblaient secouées par un coup de vent, et les objets fragiles couraient grand risque d’être brisés. Cependant, Rose ne fit aucun malheur, et, changeant vivement de toilette, elle se rendit au débarcadère, où l’oncle Alec l’attendait en rangeant au fond de la Belle-Rose un gros panier de provisions.

« Oh ! que de vivres ! s’écria-t-elle. Avez-vous donc l’intention de dîner là-bas ?

— Certainement.

— Mais nous ne mangerons jamais tout cela !

— Nous en laisserons aux habitants de l’île.

— Aux oiseaux ? Ils auront de quoi se nourrir pendant un mois ! Tiens, Phœbé, qu’est-ce que vous apportez là ? ajouta Rose en voyant arriver Phœbé avec un paquet assez volumineux entouré d’un waterproof.

— C’est pour vous couvrir dans le cas où nous reviendrions tard, dit son oncle.

— Nous aurions eu assez avec la couverture ordinaire. Le bateau va être trop chargé !...

— N’ayez pas peur, Rosette, dit le docteur, cela nous servira de lest. Phœbé, n’oubliez pas de porter chez Mme Jessie le petit mot que je vous ai remis pour elle.

— Soyez tranquille, monsieur, j’y cours à l’instant. Bonne promenade, mademoiselle Rose, amusez-vous bien.