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JACK ET JANE.

mange pas tout seul, fit observer Jack en dévorant ses sandwiches.

— Ne mangez pas trop, mes enfants, fit Mme Minot, si vous voulez jouir d’une autre surprise qui vous attend encore.

— Encore une surprise, s’écria Jane, oh ! quel bonheur ! »

Pendant tout le reste de la matinée, dans l’intervalle des causeries et des jeux, les deux amis s’efforcèrent de deviner quelle pouvait bien être la nouvelle surprise qu’on leur ménageait.

Ils l’apprirent à deux heures de l’après-midi en voyant servir le dîner dans leur chambre, Mme Minot n’ayant pas voulu être séparée d’eux un jour de fête pareille.

Elle leur avait préparé un vrai festin, auquel ils prirent part, couchés comme des Romains sur leur chaise longue. Frank présidait le repas et il mangeait de manière à effrayer sa mère, si elle n’eût pas été absorbée, ainsi que Mme Peek, par la tâche de servir les malades.

« Merry et Molly me disaient qu’on ne s’amuserait pas à Noël cette année, dit Jane, en grignotant une noisette. Elles changeront d’avis quand elles verront tout ça.

— Voilà ce que j’appelle savoir rendre les maladies agréables, dit Jack à son tour. Je n’ai jamais passé de plus beau jour de Noël.

— Quel jour de tristesse il eût été pour tous sans votre mère, s’écria Mme Peck avec chaleur.

— Je propose un toast à nos mères, dit Frank en levant son verre.