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LES SURPRISES.

vailler un peu si je voulais, et Merry m’a promis de venir tous les jours me donner les devoirs. Si je suis malade, ce n’est pas une raison pour que je perde mon rang ! »

La petite fille accompagna ces paroles d’un mouvement de tête si décidé, que plusieurs boucles de cheveux s’échappèrent de sa résille et vinrent flotter sur son front.

« Frank m’a promis de m’aider pour mon latin, dit Jack, mais j’ai été paresseux jusqu’ici et je n’ai rien fait. Voyons, faisons un grand effort ! Nous commencerons avec la nouvelle année, voulez-vous ? »

Jack n’apportait pas dans ses études la même ardeur que sa petite amie, mais il ne voulait se laisser dépasser par elle en rien.

« Convenu, répondit Jane. En travaillant pendant que les autres sont en vacances, nous les aurons bien vite rattrapés. Ah ! vous ne pouvez pas vous imaginer à quel point je regrette mon vieux pupitre ! ajouta-t-elle en poussant un long soupir.

— Voilà nos œuvres, Jane ! Voyez donc que c’est joli, lui dit Jack, pendant que Mme Minot suspendait après l’arbre les cornets de bonbons, les noix dorées, les pommes et les oranges enveloppées de papier de couleur, les colliers de perles et les guirlandes de fleurs et de fruits secs qui avaient fait passer tant de bons moments aux enfants.

— Je n’ai jamais rien vu d’aussi beau que cet arbre, s’écria Jane d’un ton d’admiration. Est-ce tout ? demanda-t-elle lorsque le dernier paquet entouré de papier blanc et de ficelle rose ou bleue fut mis à sa place.

— C’est tout, répondit Mme Minot. Il ne manque plus à tout cela que le public auquel c’est destiné. »