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JACK ET JANE.

« Est-ce assez joli ! »

Ralph et Frank exécutèrent autour de l’arbre une sorte de fandango ; Mme Minot et Mme Peck contemplèrent leurs enfants les larmes aux yeux, et le Dr Whiting les regardait d’un air bénin, Quant à Jack et à Jane, ne sachant s’ils devaient rire ou pleurer, ils firent un peu tous les deux, et ils battirent des mains avec frénésie, en criant comme de vrais petits fous :

« Un joyeux Noël à tout le monde ! »

C’était à ne plus s’entendre.

Quand cette première effusion de bonheur fut passée, on laissa les malades se reposer et jouir en paix de leur présence mutuelle.

« J’espère que vous vous êtes fait beau ! s’écria Jane après avoir admiré la jolie chambre dans ses moindres détails.

— Et vous donc ! » répondit-il en la regardant de la tête aux pieds.

Le fait est qu’ils étaient très beaux tous les deux. Cependant le bonheur y avait une part beaucoup plus grande que leurs habits de fête.

Jane avait mis une robe de fin cachemire rouge, cadeau de Mme Minot, ornée d’une collerette blanche. À son cou étincelait un collier de perles. Ses cheveux noirs étaient réunis dans un filet rouge, et ses petits pieds, qui n’avaient pas marché depuis tant de longues journées, étaient emprisonnés dans des pantoufles aussi jolies et aussi mignonnes que celles de Cendrillon.

Jack s’était mis en frais. Sa robe de chambre d’étoffe turque lui allait à ravir. Il avait une chemise d’une blancheur immaculée, des boutons d’or et une cravate bleu de ciel. Un mouchoir, si bien imbibé d’eau de Co-