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JACK ET JANE.

vaches qu’elle rencontrait, qui possédait neuf chats et n’avait peur de rien. Je donnerais je ne sais quoi pour assister à une chasse pareille.

La leçon de danse est bien plus jolie, dit Merry. Regardez donc ces grandes fenêtres, ces chaises dorées et ces beaux personnages ! Oh ! que j’aimerais vivre dans un château pareil ! »

Elle était très romanesque, et la vieille ferme qu’elle habitait ne répondait guère à ses idées de luxe et d’élégance.

« Ce vaisseau me fait envie, dit à son tour Mme Peck. Je regrette souvent mon pays, et je voudrais bien pouvoir y retourner un jour ! »

Elle ajouta aussitôt comme si elle se reprochait ce souhait :

« Ce navire me rappelle ceux que je voyais partir autrefois pour l’Inde. J’ai bien failli y aller moi-même avec une dame qui se rendait à Siam ; mais, au lieu de cela, je suis restée avec sa sœur qui allait au Canada, et c’est comme cela que je suis venue ici.

— Moi, je voudrais aller partout ! s’écria Molly Loo, l’amie de tous les animaux maltraités et de tous les enfants abandonnés. J’irais dans le pays où les gens jettent leurs enfants aux crocodiles ; je les repêcherais et je les élèverais ; je tiendrais une école, et, quand mes élèves seraient grands, je fonderais une ville où il y aurait de bonnes maisons pour tout le monde.

— Il n’est pas besoin d’aller si loin pour trouver des enfants à élever, dit Mme Peck, on en voit dans toutes les grandes villes. C’est une œuvre à faire que l’on trouve partout, si l’on est capable de l’accomplir.