amusement même finit par devenir monotone. Ils n’avaient pas grand’chose à se dire une fois les bulletins de santé échangés, et peu à peu les voyages du panier se ralentirent et finirent par cesser presque complètement.
Les pauvres enfants ne pouvaient pas lire toute la journée, ils avaient bientôt épuisé tous leurs jeux, et, comme leurs amis ne venaient les voir que pendant les heures de récréation, ils s’ennuyaient tant qu’au bout d’une quinzaine de jours, ils en étaient tout pâlis et énervés.
« Jane se rend malade, madame ; à force de s’agiter, elle se donne la fièvre et je ne sais vraiment que faire pour la distraire. Toutes sortes de choses, auxquelles elle ne faisait pas attention autrefois, lui portent maintenant sur les nerfs. Il n’y a pas jusqu’au papier qui tapisse la chambre qui ne lui déplaise ! Elle prétend que les dessins ressemblent à des araignées et que cela lui fait mal aux yeux. Je ne peux pas la mettre ailleurs et je ne suis pas assez riche pour faire poser d’autre papier. Pauvre petite ! J’ai peur qu’elle n’ait de longs jours de tristesse en perspective. »
Mme Peck parlait ainsi à demi-voix à sa voisine, Mme Minot. Les deux mères étaient inquiètes de l’état de leurs enfants, et leur douleur commune les rapprochait. Tout en écoutant la mère de Jane, Mme Minot examinait la chambre où elle se trouvait et comprenait parfaitement que la petite malade eût de la peine à s’y trouver bien. Il régnait cependant une propreté minutieuse, mais c’était si pauvrement meublé qu’il n’y avait que les objets les plus indispensables. Pas une gravure autour de soi, pas un ornement sur la cheminée ! Quant au papier, il était d’un brun sombre avec des dessins