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CHAPITRE IV

L’HÔPITAL NUMÉRO 2


L’hôpital no 2 était moins gai que l’autre, car, ne pouvant pas faire trêve aux travaux qui les faisaient vivre, Mme Peck était très occupée, et Jane n’avait pour se distraire que de courtes visites de ses compagnes et les jeux qu’elle inventait elle-même. Elle avait heureusement beaucoup d’imagination et un grand fond de gaieté naturelle, mais cette immobilité absolue était un véritable supplice pour une enfant aussi active, et bientôt cette situation lui devint intolérable. Cependant, le moindre mouvement et le moindre essai de se lever lui occasionnaient des douleurs tellement vives, qu’après ses tentatives il lui fallait reprendre sa position première. Le médecin ne paraissait pas rassuré, et la pauvre Mme Peck commençait à avoir des craintes sérieuses ; mais Jane ne se rendait pas compte de la gravité du mal qu’elle s’était fait en voulant répondre à une bravade insensée.

Le télégraphe fut pour elle une grande source de distractions. Les deux amis se livrèrent, pendant quelques jours, à une correspondante des plus actives et à un échange continuel de denrées en tout genre ; mais cet