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JACK ET JANE

trois paires de bottines le long de l’escalier, et trois grands garçons s’arrêtèrent sur le palier de la porte pour pousser ce cordial « hullo, » qui est l’exclamation usitée en toute occasion par les jeunes Américains.

« Entrez vite, mes amis, je suis enchanté de vous revoir, s’écria le malade, en gesticulant plus que de raison.

— Comment allez-vous ?

— Avez-vous eu du mal ?

— Maître Phips a dit qu’il vous demanderait des dommages et intérêts pour sa palissade cassée. »

En lui disant ces trois bonjours caractéristiques, les visiteurs ôtèrent leurs chapeaux et s’assirent auprès du lit, puis ils jetèrent un regard de côté sur les friandises étalées devant eux,

« Servez-vous, leur dit Jack d’un air affable. On m’a envoyé tant de sucreries que je ne pourrai en voir la fin, si vous ne m’y aidez pas. Allons, courage ! »

Aussitôt dit, aussitôt fait. Gustave prit la tarte, Joë les biscuits et Édouard le pain d’épice. Quant aux bonbons, aux fruits et aux petites gaufres qui restaient encore, c’étaient de simples hors-d œuvre, et cela ne vaut pas la peine d’en parler.

Tout fut débarrassé en un clin d’œil, et Jack s’écria d’un ton de haute satisfaction :

« Revenez demain, messieurs, la même chose vous attendra. Jusqu’à nouvel ordre, on goûtera ici tous les jours à cinq heures. Maintenant, quelles nouvelles apportez-vous ?

Cinq langues d’écoliers s’agitèrent comme de vrais moulins à paroles pendant près d’une demi-heure, et